Pierre Gleizes


MARS 1981 – CÔTE DU LABRADOR
CANADA

En mars 1981, la banquise était si molle que les chasseurs ne pouvaient pas marcher dessus comme à leur habitude pour approcher les jeunes phoques. Ils étaient contraints de les abattre à la carabine depuis le pont de leurs bateaux.

J’ai pris cette photo depuis le nid de pie du Rainbow Warrior 1 de Greenpeace. Cette longue traînée de sang remonte jusqu’aux chasseurs alors qu’ils dépècent leurs captures tout en avançant au milieu des icebergs. Un spectacle terrifiant dans un paysage marin grandiose…

Vu du Rainbow Warrior. Sillage de sang derrière un bateau chasseur de phoque qui dépece ses prises sur le pont tout en navigant dans la banquise

Tous les ans, 215 000 jeunes phoques étaient ainsi tués pour leur fourrure blanche, dans des conditions barbares. Les animaux
étaient souvent écorchés vifs, sous le nez de leurs parents, sans même avoir reçu un coup de gourdin pour les assommer.
Suite aux nombreuses campagnes des défenseurs des mammifères marins, et en réponse à l’émoi de l’opinion publique provoqué par des images insoutenables, l’Union européenne interdira en 1983 l’importation des peaux de phoques, provoquant ainsi l’effondrement de la chasse au Canada.
Depuis, la Chine a ouvert ses frontières aux fourrures provenant de ce commerce sanglant, et les carnages ont repris.
Pierre Gleizes
Photo©Pierre Gleizes reproduction interdite
PHOTOS DE REPORTERS
tirage argentique
spécial Greenpeace
par Pierre Gleizes
ISBN 978-2-86826-056-7
© L’Elocoquent éditeur, 5bis rue Marcel Allégot, 92190 Meudon
www.elocoquent.com


MARS 1982 – GOLFE DU SAINT-LAURENT
CANADA
L’Elocoquent
Le Rainbow Warrior, de l’organisation Greenpeace, bloqué dans les glaces du golfe du Saint-Laurent, en compagnie d’un phoque gris à l’occasion d’une campagne contre la chasse aux bébés phoques.


Pour tenter de nous sortir de ce mauvais pas, le capitaine fit descendre tout l’équipage sur la banquise pour y haler une ancre posée sur une plaque de tôle. Le but était de la placer le plus loin possible du bateau, de l’utiliser comme point fixe afin de tirer le Rainbow jusqu’à elle à l’aide du cabestan.
D’un coup, je me retrouvai plongé dans mes lectures d’enfance, Les Aventures du capitaine Hatteras, de Jules Verne, ou Sud, de l’extraordinaire Ernest Shackleton.
La manœuvre a échoué. C’est finalement un porte-conteneurs brise-glace en route pour Montréal qui, se déroutant dans la soirée, viendra nous ouvrir un chenal.
Pierre Gleizes
Photo©Pierre Gleizes reproduction interdite
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spécial Greenpeace
par Pierre Gleizes
ISBN 978-2-86826-057-4
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www.photosdereporters.com

Campagne sur la banquise du golf du Saint Laurent, protection des phoques, Rainbow Warrior de Greenpeace


FÉVRIER 2012 – AU LARGE DU SÉNÉGAL
L’Elocoquent
Le Tri du poisson sur le chalutier pirate russe Oleg Naydenov dans les eaux sénégalaises, où il opère sans licence.
Il m’aura fallu plusieurs tentatives pour réaliser cette image de rejets de poissons morts.

Destruction des prises accessoires, gaspillage. Russian fishing pelagic trawler boat OLEG NAYDENOV (IMO 8607309) at work in senegalese EEZ. By catch fishes thrown back into the sea, waste

En effet, ces déversements sont extrêmement sporadiques et rien ne les annonce. C’était aussi un challenge pour le pilote du zodiac de Greenpeace sur lequel je me trouvais. Pour me permettre de réussir cette prise de vue, il a dû tenir sa position le long de ce gros chalutier industriel lancé à vive allure pendant des heures au milieu des embruns. Sur toutes les mers du globe, les bateaux de pêche éradiquent ainsi, tous les ans, des centaines de milliers de tonnes de poissons, comestibles, mais non valorisables dans les circuits de commercialisation visés par les armateurs, les capitaines gardant la place dans leurs congélateurs pour les captures de plus grande valeur.

Cette destruction volontaire de ressources alimentaires est le plus grand gaspillage de l’histoire, et contribue à transformer les océans en désert.
L’histoire de ce navire-pirate multirécidiviste est mouvementée. Comme dans un mauvais film, le Oleg Naydenov a coulé en flamme en 2015 au large de Las Palmas dans de troubles circonstances.
Pierre Gleizes
Photo©Pierre Gleizes reproduction interdite
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par Pierre Gleizes
ISBN 978-2-86826-058-1
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AVRIL 2017 – AU LARGE DE LA SIERRA LEONE
L’Elocoquent
Poisson Selene Dorsalis juvénile, que j’ai ramassé sur le pont du thonier senneur espagnol Zuberoa lors d’un contrôle en haute mer, alors que j’accompagnais des inspecteurs des
pêches qui avaient embarqué avec nous sur le navire Esperanza, de Greenpeace.

Cette image illustre bien les gaspillages et la destruction des ressources halieutiques par les flottilles de pêche industrielle, qui utilisent toujours des techniques de travail inadaptées et dévastatrices pour l’environnement. Les analyses des statistiques démontrent que la taille moyenne des poissons capturés depuis le début du 19e siècle a
été divisée par deux.
Pierre Gleizes
Photo©Pierre Gleizes reproduction interdite

TROP JEUNE POUR MOURIR Poisson « Selene Dorsalis » juvénile, ramassé sur le pont du navire-senneur pêcheur de thon ZUBEROA dans la Zone économique exclusive de la Sierra Leone. Prise accessoire, gaspillage, destruction des ressources halieutiques, méthodes de pêches inadaptées, dépeuplement des océans…

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