Née et grandie au Liban, j’ai photographié la guerre du Liban pour l’agence Reuters entre 1984 et fin 1989. A la fin de la guerre, je me suis installée à Paris et après une dizaine d’années de travail en tant que photographe pour l’agence Rapho, je suis devenue iconographe.
En Septembre 1985, la ville de Tripoli au Nord Liban était encerclée par plusieurs partis pro-Syrienne pour combattre la milice islamiste sunnite du mouvement d’unification islamique (Tawhid). Mes premières tentatives pour prendre en photo ce milicien qui tirait un canon B10 se sont soldés par des échecs lamentables car le souffle du tir me projetait quelques mettre plus loin. Cela faisait rire les combattants. Finalement l’un d’entre eux à accepter de garer une jeep en face pour que je puisse avoir de l’appui. J’étais à peine à 5-6 mètres des tirs, sans la possibilité de me placer à droite ou à gauche par soucis d’être exposé à l’ennemie d’en face. Un mois plus tard, à l’issue des combats, les forces spéciales syriennes prennent le control de Tripoli et le Mouvement Tawhid sera désarmé.