Le bidet – Dominique Gilbert

Entre les hommes et les femmes il n’y a pas de rapport sexuel. Formule d’un éminent Docteur. Lulu, patron d’une agence de police privée, n’en crut pas ses yeux. Une blague. De ces rapports qui n’existent pas il en fait des rapports, lui, facturés aux clients. Tromperies, coucheries, jalousie, trahisons, et pire. Faire les bidets, telle est la formule. Le fonds du métier. Il a engagé un jeune homme innocent. Rien de plus formateur, a-t-il dit. De fait, pour le jeune homme, résurrection : Bidet de l’agence Lulu, personnage. Le dictionnaire, que dit-il ?  Bidet, cuvette oblongue, sur pieds, servant aux ablutions intimes. Intime, tel est le mot. L’intime entre un homme et une femme. Comment ça se recouvre, les corps, les âmes, comment ça s’observe, les corps, les âmes, comment ça s’éloigne, les corps, les âmes ? Pour le Bidet, point de vue imprenable : yeux mi-fermés, mi-ouverts, pas trop ouverts. Qui voudrait en savoir plus ? Les hommes ? Fabriquent en continu, sous pression. Faut que ça sorte. Les femmes ? Ont du temps, peuvent y donner plus d’attention, de pensée. Qui veut en savoir le vrai, du rapport, en savoir trop ? L’éminent Docteur ? Les hommes sous pression ? Les femmes qui ont le temps ? L’ensorcelante LBA va en dire de rudes, de violentes, et dans la forme qu’il faut : nue, toute moirée de peau sombre, cambrure au mieux. Son dernier mot : c’est comme ça… Ca…